Russie - Eurasie
L’Eurasie connaît de profondes mutations. Si le passé soviétique a laissé une empreinte durable, la Russie et les pays d’Europe orientale, d’Asie centrale et du Caucase du Sud ont leur propre trajectoire.
Sujets liés

Outre-mer : la France contestée / Ukraine : quelles garanties de sécurité ?

Nouvelle-Calédonie, Mayotte : les Outre-mer français ont été durement secoués en 2024. Au-delà des explications de conjoncture, c’est la place de ces Outre-mer dans les politiques et les stratégies françaises qui se trouve à nouveau mise en cause.
Les Outre-mer sont-ils les reliefs d’un colonialisme hors d’âge ? Ou, au contraire, des appuis pour une présence française étendue que l’ouverture du monde rend indispensable, et des barrières élevées ici ou là face aux appétits de nouvelles puissances ? En tout état de cause, quelles politiques l’Hexagone doit-il y mener, au profit d’un meilleur développement et d’une insertion plus efficace dans leur environnement ? Et le statut juridique de ces Outre-mer est-il intouchable ?

Le Losharik, sous-marin russe au cœur de tous les fantasmes
Quatre jours après l’accident d’un sous-marin russe qui a coûté la vie à quatorze membres de l’équipage, Moscou continue à garder un silence obstiné sur les circonstances qui entourent l’incendieau large de la base militaire de Severomorsk, dans l'Arctique. Ce site, à quelques kilomètres de Mourmansk, abrite la flotte du Nord, la plus puissante de la marine russe.
Greater Eurasia: The Emperor’s New Clothes or an Idea whose Time Has Come?
Dans la politique étrangère de Vladimir Poutine, le projet de « Grande Eurasie » occupe une place centrale en tant que symbole de la renaissance de l’influence internationale de la Russie.
De quoi le retour de la Russie au Conseil de l’Europe est-il le nom ?
Le Conseil de l’Europe a facilité le retour de la Russie en son sein, mercredi. Une décision qui crée des remous diplomatiques alors que l’institution marche sur des œufs d’un point de vue financier. Cinq ans après sa suspension pour cause d'annexion de la Crimée, la Russie réintègre le Conseil de l’Europe. Son Assemblée plénière (APCE) a voté, dans la nuit du 24 au 25 juin, de nouvelles règles de fonctionnement permettant ce retour. En 2014, la délégation russe avait, entre autres sanctions, été suspendue de son droit de vote.

Cyberattaque américaine contre l'Iran: le brouillard de la guerre sur le net
Cyberattaque américaine contre l'Iran: le brouillard de la guerre sur le net
Des responsables américains ont affirmé qu'une cyberattaque ordonnée par la Maison Blanche avait neutralisé des systèmes de lancement de missiles iraniens. Mais, comme toujours dans les cyberconflits, la réalité de ce qui s'est passé sera quasiment impossible à établir, préviennent des experts.

UE - Russie : statu quo ou nouveau départ ?
La délégation russe a retrouvé lundi son droit de vote au Conseil de l'Europe, 5 ans après sa suspension en raison de l’annexion de la Crimée. L'organisation est la première à lever des sanctions contre la Russie, sous l'influence de la France et de la Belgique. L'institution en ressort divisée.

La Russie, aussi, a la sanction facile
Les compagnies russes ne pourront plus se rendre en Géorgie à compter du 8 juillet. Vladimir Poutine a signé un décret interdisant aux compagnies aériennes russes de voler vers la Géorgie à partir du 8 juillet, officiellement pour des raisons de sécurité. L’ex-république soviétique n’est pas le seul pays sanctionné dès lors que sa politique déplaît à Moscou.

Mondialisation : le duel américano-chinois
Les dirigeants du G20 se réuniront au Japon, à Osaka, le 28 et 29 juin, où les réunions en coulisse seront plus intéressantes que les discours, déjà mis au point par les sherpas. L'économie mondialisée fonctionne de telle manière, que le tweet positif de Donald Trump en amont a aussitôt mis en joie les marchés, mais l'inquiétude domine : la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine déclenchée il y a un an n'a cessé de s'intensifier, plombant la croissance et ralentissant les échanges.

« Internet est entré dans une logique géopolitique »
Sauf en Chine, l'internet est encore largement ouvert. Mais il commence à se fermer de façon visible en Russie, avec un contrôle plus marqué sur' les contenus, mais aussi - et c’est nouveau - sur les infrastructures. Ce qui est plus notable du côté des pays occidentaux, c’est l’évolution des législations vers un contrôle plus direct des contenus, en réaction aux attentats terroristes.

Le RGPD : du droit sans vision stratégique
Le retour de la Russie : Poutine ou la diplomatie au marteau
Emission sur la diplomatie de Poutine dont le bellicisme grandissant, sur les territoires ukrainiens et syriens, interroge les chancelleries occidentales sur la posture à adopter.
France – Russie. La détérioration actuelle de la relation bilatérale
La détérioration actuelle de la relation franco-russe (notamment, l’annulation par Moscou de la visite privée du président Poutine en France) ne peut se comprendre sans qu’on prenne un peu de champ et qu’on mette en perspective les dossiers clés qui ont rapproché ou séparé les deux capitales.

La France devait-elle recevoir Poutine comme si de rien n'était?
François Hollande a hésité avant de trancher. "Je me pose encore la question" de savoir s'il faut recevoir M. Poutine. "Est-ce que c'est utile?", s'interrogeait le président français lundi soir, sur la chaîne de télévision TMC.
Le patron du Kremlin devait en effet inaugurer, le 19 octobre, dans le cadre d'un visite privée, un "centre spirituel et culturel orthodoxe russe" abritant une église, une école et les services culturels de l'ambassade, ainsi qu'une exposition organisée par la Fondation Vuitton sur la collection du mécène russe Sergueï Chtouchkine.
Le report de cette visite résulte du télescopage de deux agendas incompatibles. "D'un côté, explique Tatiana Kastouéva-Jean, responsable du Centre Russie à l'IFRI. La construction, décidée en 2007, dans un contexte complètement différent, d'une cathédrale orthodoxe à Paris qui devait être un couronnement du soft power [diplomatie d'influence, ndlr] russe, du rayonnement du 'monde russe' au-delà des frontières. De l'autre, la crise diplomatique actuelle marquée par un pic du hard power russe, avec les bombardements d'Alep."
Retour sur l’annulation de la visite à Paris de Vladimir Poutine
Tatiana Kastoueva-Jean revient sur l’annulation de la visite de Vladimir Poutine à Paris, dans un contexte international particulièrement tendu : « le Kremlin n’a pas jugé utile de perdre son temps dans une conversation pénible. Pour Poutine, le problème de la Syrie ne se règlera pas avec Paris, mais avec Washington ».
Vladimir Poutine est-il plus fort que jamais?
A quelques jours d'élections législatives présentées comme jouées d'avance, comment le président russe est-il redevenu incontournable, en Russie et dans le monde ?
Que va changer l’installation d’une base russe en Iran ?
La Russie a bombardé pour le deuxième jour consécutif mercredi 17 août des positions djihadistes en Syrie en faisant décoller ses avions de l’aérodrome d'Hamedan, en Iran.
D’après Julien Nocetti, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri), la coopération militaire grandissante entre la Russie et l’Iran est une « mesure de confiance » entre les deux pays.
« Il faut retrouver de la stabilité dans les relations avec la Russie »
"Il faut s’efforcer de retrouver une forme de stabilité des relations avec la Russie, tout en restant lucide sur le régime russe, ses intentions et ses capacités de nuisance. La Russie est isolée en Europe à la suite de l’annexion de la Crimée, de la déstabilisation de l’est de l’Ukraine et de son agressivité à l’égard d’un certain nombre de pays membres de l’Otan. En parallèle, l’intervention russe en Syrie a rebattu les cartes diplomatiques avec un corolaire : la marginalisation de la France dans le conflit syrien. Paris cherche donc à reprendre le fil du dialogue pour tenter de progresser sur plusieurs dossiers sensibles..."
"La Russie veut incarner la désoccidentalisation du monde"
Pour Thomas Gomart, directeur de l'Ifri, la Russie se referme sur elle-même, le nationalisme servant à renforcer la cohésion d'un pays dont le modèle économique est en crise depuis 2009.
« La Russie est en train de se livrer à une démonstration de force globale »
Thomas Gomart (Directeur de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI).) Historien et spécialiste de la Russie, Thomas Gomart vient de publier un rapport pour l’Institut de l’Entreprise sur « Le retour du risque géopolitique : le triangle stratégique Russie, Chine, Etats-Unis ».
Que cherche à démontrer la Russie en Syrie ?
La Russie cherche à transformer le plus rapidement possible son intervention militaire en bénéfice diplomatique. Elle est intervenue depuis le mois de septembre, créant un effet de surprise, et modifie le rapport de force sur le terrain en remettant en selle le régime alaouite. Elle a réussi à relancer un processus diplomatique à Vienne à l’automne pour le Moyen-Orient et voudra reproduire cela dans les relations euro-atlantiques. Du point de vue russe, Syrie et Ukraine sont correllés de manière très étroite. Dans les deux cas, il s’agit d’un recours à la guerre limitée pour façonner l’ordre international. La diplomatie russe veut montrer que les Occidentaux se sont trompés.
Tous les moyens sont bons ?
A Paris, après les attentats du 13 novembre, on a pensé pouvoir s’entendre avec les Russes. Le problème est que la Russie est en train de se livrer à une démonstration de force globale qui s’observe en Syrie, en Ukraine, mais aussi dans le déploiement de forces navales et aériennes pour tester la solidité de l’Otan. La Russie veut exploiter le vide produit par le retrait américain d’Europe et du Moyen-Orient. Elle accentue le désarroi européen en soutenant des partis anti-establishment, comme le Front National en France, ou en renforçant les flux migratoires avec ses interventions. Un phénomène dont elle se sent elle-même victime, car elle a accueilli un million de personnes après les événements en Ukraine. Les Russes sont contre le multiculturalisme. Il pensent plus en termes de coexistence de civilisations qu’en termes de métissage.
La montée des tensions entre Ankara et Moscou devient très dangereuse ?
La situation est explosive entre la Russie et la Turquie et par voie de conséquence entre la Russie et l’Otan. La cohésion de l’Otan peut être en effet plus facilement testée avec la Turquie qu’avec les pays Baltes. Les leaderships d’Erdogan et de Poutine sont comparables et les deux régimes ont aussi leurs similitudes en termes d’organisation civilo-militaire. La Russie pointe les contradictions fondamentales de la Turquie, c’est à dire l’ambivalence du soutien d’Erdogan aux Frères musulmans comme le fait qu’il combat les Kurdes avant de combattre l’Etat Islamique. Les Russes sentent l’embarras très fort des capitales européennes et américaine vis-à-vis d'Erdogan.
Risque-t-on un conflit beaucoup plus étendu ?
L’histoire montre que les logiques d’alliances peuvent être un facteur déclenchant. C’est une situation très dangereuse. Nous sommes dans une fin de mandat américain, avec des leaders européens très en retrait, dont Angela Merkel affaiblie par la question des réfugiés. La crise en Syrie a permis à Moscou de se remettre dans un dialogue direct avec Washington, ce qui est l’obsession de Vladimir Poutine. La question est de faire redescendre la tension.
Dimitri Medvedev a reparlé de guerre froide. Est-ce approprié ?
La Russie renoue avec un travail d’influence et de propagande très systématique, qui est couplé à sa démonstration de force. Elle veut forger sa propre narration sur les affaires internationales. Ce n’est pas une nouvelle guerre froide dans le sens où il y a une volonté russe de s’intégrer dans l’économie mondiale et que la capacité d’entraînement de la Russie sur un bloc reste faible. Mais il y a des éléments de confrontation idéologique avec, par exemple, le rapprochement avec la Chine sur le concept de capitalisme d’Etat. Il y a une volonté d’accélérer la « désoccidentalisation » du monde. L’utilisation de cette formule par Medvedev traduit le durcissement idéologique de Moscou. Poutine fait le choix de la guerre limitée, quand son économie est en pleine récession. C’est un choix très russe de donner plus d’importance à sa dépense militaire que ne l’autorise son potentiel économique. L’empreinte de la Russie n’a cessé de se rétrécir sur la scène internationale depuis 40 ans, et c’est sans doute pourquoi elle est si démonstrative.
Virginie Robert
"Cessation des hostilités" en Syrie : espoir ou leurre?
La "cessation des hostilités" en Syrie sur laquelle sont tombés d'accord les Etats-Unis et la Russie cette nuit est-elle crédible ? Thomas Gomart, directeur de l'Ifri, estime qu'avec l'accord entre les États-Unis et la Russie concernant la Syrie, "la Russie parvient indiscutablement à ses buts et arrive à obtenir quelque chose en termes diplomatiques"... "Le conflit est polymorphe. Ce que permet la Syrie à la Russie, c'est de rétablir une relation presque spéciale avec Washington, alors même qu'elle a été isolée après l'annexion de la Crimée" poursuit Thomas Gomart. "On est à un moment très particulier où la Russie fait preuve d'une démonstration de force, non seulement en Syrie mais au delà"...
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