À la recherche de marchés, la Russie mise sur ses partenaires dans le monde islamique
La Russie organise les 18 et 19 mai à Kazan un forum consacré à sa coopération économique avec les pays du "monde islamique". Engagé dès le premier mandat de Vladimir Poutine, ce rapprochement présente aujourd’hui une importance stratégique accrue dans un contexte de rupture avec l’Occident.
L’organisation de ce forum à Kazan ne relève pas du hasard : pour l’État russe, la capitale du Tatarstan, située à 800 km à l'est de Moscou, a vocation à incarner la coexistence religieuse pacifique en Russie, et à véhiculer l’image d’un pays "multinational". Dans cette République de la région de la Volga, l’islam est implanté depuis des siècles. Et la population tatare, de confession musulmane, constitue la première minorité à l'échelle du pays.
Sentiment anti-occidental
C’est le "Sud global" que la Russie, aujourd’hui coupée de l’Occident, entend capter.
« Le repli de la Russie peut être considéré comme une victoire de l’Occident en Europe, mais dans le Sud global, on n’observe pas de victoire occidentale ; au contraire, la guerre accélère la fragmentation du monde, la démondialisation et la régionalisation des blocs stratégiques et des liens économiques », analyse la professeure Marlène Laruelle dans une note pour l’Institut français des relations internationales (Ifri). « Les puissances régionales tirent les leçons de la manière dont l’Occident mène sa guerre économique contre la Russie et renforcent leur autonomie par rapport aux institutions et aux moyens de pression occidentaux ».
> Lire l'article dans son intégralité sur le site de France 24.
> Lire la note de Marlène Laruelle : La Russie en guerre et le monde musulman, Russie.Nei.Visions, n° 127, Ifri, janvier 2023.
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